Femme … printemps arabe

Le monde arabe a récemment connu un séisme qui a fait chuter certaines dictatures, et est entrain d’en affaiblir d’autres. La plupart de ces révolutions se sont caractérisées par leur début pacifique, qui n’a pas tardé à se transformer en un bain de sang. En effet, les confrontations rebelles/armée n’ont eu comme victimes que de simples civils. Ces derniers n’étaient coupables que d’un seul crime qui est la soif pour la démocratie, pour des droits, pourtant légitimes, mais considérés illégaux, pour la liberté, et pour l’équité : entre les classes, les races et les sexes.

D’ailleurs, durant ces révolutions, la femme n’a pas attendu à se faire prier pour sortir crier haut et fort ses revendications, qu’elles soient d’ordre politique ou social. Personne ne peut nier sa forte présence auprès de son homologue masculin dans les ruelles tunisiennes, le Tahrir square, le désert libyen … L’occident a été parmi les premiers à le reconnaitre, et ce par la consécration du prix Nobel de la paix et la démocratie à la militante Yéménite Tawakul KARMAN. Elle devient ainsi la première femme arabe à remporter un tel prix, et ce grâce à son courage et sa persévérance à lutter contre le « Fassad », la discrimination et la dictature.

La révolution tunisienne qui était la première vague à secouer le monde arabe pour une vie meilleure, était également le premier espace où la femme a su s’imposer. Elle a critiqué, crié, organisé des sit-in, elle a aussi été emprisonnée, battue par les pros Benali… Mais une fois la révolution terminée, on a remarqué la dominance masculine, sur les plateaux télé, tout en essayant de s’approprier cette transition et d’en profiter au maximum.

En Egypte, la situation était un peu similaire. Les femmes, surtout les jeunes d’entre elles, ont formé des collectifs (les filles du facebook par exemple), et ont essayé par son intermédiaire d’inciter les autres femmes à revendiquer leurs droits, qui d’ailleurs ne diffèrent en rien de ceux des hommes, sans crainte et sans honte. Mais cette fois-ci, la femme a réussi à garder sa place de mérite même après la chute du régime.

En Libye, la situation ressemblait plutôt à la deuxième guerre mondiale. En effet, dès le début de la révolution, la violence était présente, les pistolets et les revolvers n’ont pas quitté les mains des deux clans. Et là aussi, la femme a montré qu’elle ne sait pas juste crier, mais aussi porter une arme et surtout l’utiliser pour le « bien ».

Au Yémen, la situation est différente à 180°. En effet, les libertés féminines dans ce pays arabe sont vraiment limitées et conditionnées. Malgré cela, la femme a réussi, pour la première fois, à prendre la parole en public et revendiquer ses droits. Dans les rues et sous des Burkas qui cachent leurs visages, se trouvent des femmes à forte volonté pour sortir de cet étouffement que leur impose le régime. Mais cela n’est pas tout, il y’a eu également un changement de mentalité masculine. Cela a été remarqué lors des protestations où des hommes répétaient des devis du changement après des femmes leaders, et également lors des énormes rassemblements qu’avaient réservés les hommes à Tawakul KARMAN.

La Syrie, un autre exemple de pays où les femmes ont su se faire une place mais malheureusement moins apparente.

La plupart des pays cités précédemment a réussi une révolution où le renversement du régime était l’élément majeur pour certains. Mais selon moi, TOUS ces pays ont réussi d’abord une révolution sociale, que j’espère ne va pas s’effondrer comme le mur de Berlin.

Et moi, depuis mon humble statut, je m’incline pour vous et je vous dis, Chapeau mesdames.

SAOUD IZEM Sarah