Lors d’un petit échange avec un ami, et comme commentaire sur l’article « La récolte électorale, d’un point de vue féministe » , il m’a pleinement exprimé son désaccord avec la liste nationale. Selon lui, l’important est que la femme soit représentée au gouvernement, car c’est là le vrai siège de décisions.
Malheureusement, cela n’a pas a été le cas au gouvernement de Benkirane. Le 3 janvier, et à notre grande surprise, on découvre que la coalition de 4 partis a réussi à donner naissance à un staff 99.9% macho. Sur 31 ministres, seule une femme a réussi à trouver sa place au sein d’un ministère qui lui appartient. Et comme excuse, les membres du gouvernement n’arrêtent pas de vouloir nous convaincre que la compétence et la prud’homie sont les critères primordiaux pour un profil de ministre. Et qui a dit le contraire ?! Depuis quand la compétence et la prud’homie ne riment pas avec femmes ?! D’ailleurs une étude de Michel FERRARY a pleinement démontré que la femme était l’antidote des crises financières. Peut-être les décideurs n’ont-ils pas entendu la voix du peuple, ou peut-être l’ont-ils mal interprétée, et sont allés jusqu’au bout du changement. En effet, après que la femme ait fait son entrée au gouvernement grâce à Abellatif FILALI , elle commémore à présent sa sortie à cause d’Abdelilah Benkirane – PJD- . Cependant, la question qui n’arrête pas de me tracasser c’est : à qui la faute ?! Etait-ce la faute des secrétaires généraux des partis qui n’ont pas représenté assez de femme, ou celle du chef du gouvernement qui n’a pas obligé sa présence, ou plutôt celle du roi, qui a approuvé un gouvernement avec une représentativité de femme réduite – voire même absente.
Le 19 janvier , le chef du gouvernement a tenu une session devant les 2 chambres pour présenter son programme gouvernemental. Les féministes du Maroc ont profité de cet assemblement afin d’exprimer leur indignation face à cette discrimination. Mais, Benkirane leur avait déjà préparé une réponse qui est la création d’une autorité pour l’égalité des sexes. Le chef du gouvernement aurait espéré que ce chef d’œuvre – made in Morocco- apaisera les voix des féministes, cela n’a pas été le cas, puisque ces dernières continueront à manifester tant que la femme n’aura pas retrouvé sa place au sein de notre société arabe .
A l’autre bout du navire, on trouve le PSU – parti socialiste unifié, un parti, pourtant conservateur, mais dont la présidence revient à une femme : Nabila MOUNIB qui a remporté 48 voix à l’origine de 80 votes signifiants, 22 ont voté NON et 8 membres ont boycotté. Cela dit Nabila MOUNIB devient la deuxième femme à devenir secrétaire générale d’un parti au Maroc, suite à une interview elle a declaré : “Mon élection est une nouvelle bataille gagnée par toutes les femmes, pour une société égalitaire. La présence d’une seule femme au gouvernement constitue quant à elle, une récession très grave”.
Et dire qu’on manque de profil féminin !!
SAOUD IZEM Sarah
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